OTAN 2030 : Entre partitions géopolitiques et résonances historiques, une lettre ouverte éclaire les coulisses de l’alliance.

Dans une missive audacieuse adressée au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, un groupe d’éminents gradés de l’Armée, réunis au sein du Cercle de Réflexion Interarmées, s’est élevé avec vigueur contre le projet « OTAN 2030 ». Voilà une lettre qui ne manque pas de faire frémir les coulisses diplomatiques.

Datée du 11 mars 2021, elle nous plonge dans l’univers complexe des enjeux géopolitiques et des rivalités stratégiques.

C’est à travers le prisme d’une double menace, russo-chinoise, que ce projet d’envergure dessine les contours de l’OTAN pour la prochaine décennie. Un scénario qui ferait pâlir d’envie les scénaristes hollywoodiens. Les lignes maîtresses de ce plan se dessinent avec la clarté d’un ciel étoilé.

D’un côté, nous assistons à l’opération de séduction orchestrée par l’OTAN pour rallier les pays européens dans une croisade globale contre la montée en puissance de la Chine. En échange de leur participation, l’OTAN promet une protection bienveillante face à la menace supposée de la Russie. Une danse diplomatique aux accents de marchandage géopolitique.

Mais le tableau ne serait pas complet sans la seconde toile de fond, celle de la subversion du consensus. Une symphonie de manœuvres habiles, où les opérations en coalition et l’effacement progressif du consensus sont les notes mélodieuses. La délégation de pouvoirs au SACEUR, ce Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe, ressemble à une partition novatrice pour accélérer le tempo des décisions. Un changement qui pourrait bien faire vibrer les puristes du consensus historique.

Pourtant, derrière cette apparence lisse et réfléchie, se cache une réalité bien différente, comme le soulignent ces militaires à l’aplomb certain. Ils pointent du doigt une opération de désinformation savamment orchestrée, visant à ériger la Russie en menace de premier ordre. Une fabrication méthodique d’une « menace russe », un scénario digne des plus grands romans d’espionnage.

Le véritable détour de cette lettre réside dans l’examen des relations russo-américaines depuis les années 90. Cette mise en perspective historique révèle des frictions préexistantes à l’annexion de la Crimée en 2014. L’OTAN est sous le feu des projecteurs pour son expansion vers l’est, ignorante des assurances données à la Russie en 1991, et qui laissent un arrière-goût d’ironie cinglante.

Le passé n’est pas dépeint en noir et blanc, mais en nuances de gris diplomatiques. Les opérations militaires en Serbie en 1999, menées sans mandat de l’ONU, sont rappelées comme autant d’ombres sur le tableau. L’OTAN aurait-elle outrepassé son rôle, s’interrogent les signataires de la lettre, dans un crescendo d’accusations voilées.

Cette lettre ouverte est une clameur au milieu du brouhaha diplomatique. Elle met à nu les arcanes de l’OTAN, mettant en lumière ses choix et leurs conséquences pour la souveraineté de la France. C’est un rappel à la vigilance, une sonnette d’alarme lancée dans l’obscurité des intérêts géopolitiques. Une voix qui s’élève pour questionner, pour inviter à la réflexion, et peut-être, pour influencer le cours de l’histoire. Une lettre qui ne manquera pas de faire écho, de la salle des stratèges aux coulisses feutrées des instances décisionnaires.

Source : « OTAN 2030 : “Il faut stopper ce train fou avant qu’il ne soit trop tard!”. » https://www.capital.fr/economie-politique/otan-2030-il-faut-stopper-ce-train-fou-avant-quil-ne-soit-trop-tard-1396756

Source : Sortir du piège américain de l’opposition OTAN – Russie par le Général (2S) Grégoire Diamantidis, membre du Cercle de Réflexions Interarmées. https://www.anocr73.org/libre-expression/cercle-de-reflexion-interarmees.html