Lorsque les feux de la régulation financière s’allument de l’autre côté de l’Atlantique, c’est souvent la France qui se retrouve au centre de l’attention. Dans un épisode qui résonne comme une partition familière, BNP Paribas et Société Générale, deux noms qui évoquent la fierté nationale, sont une fois de plus sous les projecteurs pour des raisons qui laissent un goût amer.
L’autorité américaine de régulation des produits financiers (CFTC) a dévoilé une sanction qui semble à certains être teintée d’injustice ou de règlement de compte. Les deux banques françaises sont sommées de débourser 110 millions de dollars, une somme qui, dans ce contexte, apparaît comme une manière de faire payer les péchés supposés du passé.
L’ombre de l’affaire Alstom plane toujours, rappelant que les États-Unis n’hésitent pas à user de leur poids réglementaire pour mettre en avant des intérêts qui ne sont pas toujours transparents. Les infractions reprochées concernent l’utilisation et la conservation de données liées aux communications électroniques, un domaine où les frontières entre légalité et illégalité peuvent parfois sembler floues.
Les pénalités infligées à BNP Paribas et Société Générale, respectivement de 75 millions de dollars chacune, pourraient être perçues comme des amendes excessives, une manière de marquer le territoire de la régulation américaine. La France, dont les fleurons financiers se sont retrouvés dans le viseur à plusieurs reprises par le passé, pourrait bien voir dans ces sanctions un message implicite de « payer pour les erreurs du passé ».
Pourtant, il est difficile de ne pas relever que la balance penche de manière inégale. La banque américaine Wells Fargo, avec ses 125 millions de dollars d’amende, semble échapper au même niveau de réprimande, soulignant une fois de plus les nuances et les subtilités de cette affaire. Le sentiment d’être pris dans un jeu de pouvoir international n’est pas étranger à cette situation, où l’équité peut paraître une denrée rare.
Cette affaire rappelle également le défi constant que représente la régulation des communications électroniques dans le monde moderne. Les échanges virtuels, si souvent pris à la légère, prennent ici une dimension cruciale. Les messages privés, les conversations sur WhatsApp et autres plateformes, ont désormais un poids considérable dans les méandres du système financier mondial.
Le régulateur américain des marchés, la SEC, enfonce le clou en annonçant des sanctions pour un montant total de 289 millions de dollars contre onze établissements financiers. Un chiffre qui sonne comme une démonstration de force, un rappel que les États-Unis sont prêts à jouer un rôle de premier plan dans la mise en ordre du monde financier.
Alors que BNP Paribas, Société Générale et d’autres établissements financiers font face à ces amendes substantielles, les questions d’équité et de justice restent en suspens. Les décisions réglementaires américaines peuvent laisser un arrière-goût amer en France, alimentant des soupçons de motivations politiques ou économiques sous-jacentes.
Dans ce ballet complexe entre puissances financières et régulateurs, la France se retrouve une fois de plus dans le rôle de l’accusée. La voie vers l’équité et la transparence semble semée d’embûches, et l’affaire BNP Paribas-Société Générale souligne une fois de plus que la danse des règles réglementaires est loin d’être simple. Une mise en lumière qui pose des questions profondes sur la manière dont les grandes puissances mondiales jouent leurs cartes dans le monde complexe de la finance internationale.
Source : « BNP Paribas et Société Générale sanctionnées par les autorités américaines pour des méthodes de communication non autorisées. » https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/bnp-paribas-et-societe-generale-sanctionnees-par-les-autorites-americaines-pour-des-methodes-de-communication-non-autorisees-972507.html