59 % des électeurs de Mélenchon justifient les violences : Les Français face à la violence…

Les récentes émeutes en France révèlent une profonde division au sein de la société. L’acceptation de la violence comme moyen d’expression politique est un phénomène préoccupant, mais il ne représente heureusement qu’une minorité. Il est temps de s’unir autour de valeurs communes, de renforcer le dialogue et de rechercher des solutions pacifiques pour surmonter les défis auxquels notre société est confrontée. La violence ne peut jamais être une solution, et la construction d’un avenir meilleur nécessite l’engagement de tous.

Les récents événements tragiques ayant secoué la ville de Nanterre, avec la mort du jeune Nahel lors d’un contrôle policier, ont engendré une vague de violence sans précédent.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 6 000 voitures brûlées, 3 300 personnes interpellées, 11 000 incendies de poubelles, et 1 000 bâtiments réduits en cendres. Ces émeutes, qui se sont étendues sur quatre jours, soulèvent de profondes interrogations sur la société française et les perceptions qui y règnent.

Un récent sondage réalisé par Cluster 17 pour Le Point a tenté de percer les opinions des Français face à ces violences dévastatrices. Les résultats révèlent une France divisée en plusieurs pôles, dont les proportions asymétriques témoignent de la complexité de la situation. En ce qui concerne la justification de ces actes violents, une relative unanimité se dégage : 77 % des sondés estiment que ces violences sont injustifiables, dont la moitié les considère comme totalement illégitimes. Néanmoins, un quart de la population française admet trouver des raisons pour justifier ces émeutes, dont environ la moitié les juge totalement justifiables. Quel est donc le profil de ces 23 % de Français trouvant des motifs de justification ? S’agit-il de personnes défavorisées socialement ou ayant des similarités avec les émeutiers eux-mêmes ?

Contrairement aux attentes, les résultats du sondage révèlent que ce n’est pas le cas. Parmi ceux qui justifient ces violences, on observe une surreprésentation des jeunes de 18 à 34 ans, représentant 40 % des partisans de la violence. De même, les personnes hautement diplômées (bac +5) sont deux fois plus nombreuses que celles n’ayant qu’un diplôme de fin d’études secondaires à approuver ces émeutes. Toutefois, les écarts en termes de revenus sont relativement minimes, suggérant que ces événements ne peuvent être réduits à une seule lecture sociale.

Une autre différence marquante apparaît entre les habitants des grandes villes, plus enclins à accepter le recours à la violence (30 %), et ceux vivant en milieu rural (19 %). Ce qui distingue particulièrement ces individus justifiant l’utilisation de ces moyens extrêmes, ce sont leurs valeurs politiques. Le groupe identifié comme multiculturaliste, représentant 8 % de la population et étant au cœur de l’électorat de La France insoumise, justifie dans une très large mesure (80 %) ces violences. Cette adhésion à la violence est d’autant plus prononcée au sein de la gauche radicale que le niveau de diplôme est élevé. En effet, contrairement aux autres électorats, 59 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment que ces violences sont justifiables (26 % les considèrent même comme tout à fait justifiables et 33 % comme justifiables). Ce constat est particulièrement intéressant, car cette frange de la population affiche des opinions tranchées qui semblent à la fois éloignées socialement des émeutiers, principalement issus des banlieues, et des commerçants des centres-villes, qui subissent les violences de plein fouet. Il est ironique de constater que leurs valeurs, largement axées sur l’anticapitalisme, semblent également diverger de celles des émeutiers, dont les actes de vandalisme se concentrent principalement sur les grandes enseignes de vêtements, non pas dans un but politique, mais pour des gains personnels (pillages).

Il convient de noter que cette attitude ne prévaut pas dans toute la gauche. Les individus issus de la gauche modérée ont une opinion qui ne diffère que peu de celle du reste de la population, et ils condamnent les violences à hauteur de 73 %. Ainsi, il existe une fracture au sein de la gauche sur cette question, ce qui se reflète également au niveau des responsables politiques.

L’opinion publique adhère largement à l’idée selon laquelle les habitants des banlieues sont défavorisés. Selon Jean-Yves Dormagen, président fondateur de Cluster 17, « Outre le relatif consensus anti-émeute, l’opinion adhère majoritairement à l’idée selon laquelle les habitants des banlieues sont défavorisés. » Cela se reflète également dans le fait qu’une majorité de Français (62 %) serait favorable à un investissement de 3 milliards d’euros pour un plan de rénovation des banlieues. Cependant, les opinions divergent également selon l’orientation idéologique des répondants et leurs caractéristiques socio-économiques : les citoyens de gauche soutiennent massivement cette mesure, tandis que les électeurs de droite et du centre sont divisés de manière égale sur la question.

Ce sondage révèle que la gauche radicale semble s’éloigner du reste de l’opinion sur des aspects fondamentaux de la vie en société, en particulier le recours à la violence. En légitimant ces actes violents par des excuses, des relativisations ou en les justifiant au nom d’une cause ultime, elle favorise un processus de désintégration civique. Une sécession cognitive semble opérer au sein de cette frange de la gauche, qui se caractérise par sa concentration géographique, son homogénéité sociale, son abstraction et sa déconnexion de la réalité. Elle est d’autant plus encline à vouloir renverser la table qu’elle n’en subit pas les conséquences.

Il est préoccupant de constater que, bien que numériquement faible, la gauche radicale exerce une influence médiatique et exerce une attraction considérable sur les jeunes. Si l’État n’est plus considéré comme le seul détenteur légitime du monopole de la violence, on peut s’interroger sur les implications d’une société où « la fin justifie les moyens », pour reprendre les mots d’une députée de La France insoumise. Les récentes scènes de pillage et d’agression envers les forces de l’ordre, sous le couvert d’une « violence excusable », ont été terrifiant, en effet. Lorsque des idées extrêmes et des justifications de violence trouvent un écho au sein d’une partie de la société, cela met en péril les fondements mêmes de la démocratie et de la coexistence pacifique. Les émeutes et les actes de violence qui en découlent ne peuvent être considérés comme des expressions légitimes de mécontentement social. Au contraire, ils sapent la confiance des citoyens envers les institutions et alimentent une spirale de chaos et de destruction.

Il est essentiel de comprendre que la violence ne résout pas les problèmes sociaux. Elle ne fait qu’aggraver les tensions et creuser les fossés entre les différentes parties de la société. Les solutions durables et constructives émergent du dialogue, de la compréhension mutuelle et de l’engagement envers la résolution pacifique des conflits.

Dans cette optique, il est primordial que les responsables politiques, les médias et les acteurs de la société civile jouent un rôle prépondérant dans la promotion de la cohésion sociale, du respect des lois et des valeurs démocratiques. La prévention des violences urbaines passe par l’investissement dans l’éducation, la création de perspectives économiques et la lutte contre les inégalités. De plus, une réflexion approfondie sur les politiques publiques et les mesures de sécurité doit être entreprise afin de rétablir la confiance des citoyens dans l’État et de garantir la sécurité de tous.

Il est également essentiel de souligner que la majorité des Français condamne fermement ces violences et cherche des solutions pacifiques pour faire face aux défis sociaux. C’est en s’appuyant sur cette majorité silencieuse, sur des valeurs de respect, de solidarité et de justice, que nous pourrons construire une société plus harmonieuse et inclusive.

Source d’opinion :

https://www.lepoint.fr/societe/emeutes-59-des-electeurs-de-melenchon-justifient-les-violences-05-07-2023-2527415_23.php